À force de mots
Spectacle-concert autour de l'univers de Jacques Audiberti. Ses mots en sont la chair. Mots puisés dans ses poèmes, son journal, sa correspondance, ses écrits de journaliste et ses romans.
Mise en scène
- Jean-Claude Penchenat
Assistants
- Evelyne Loew et Aziz Arbia
Costumes
- Françoise Tournafond
Espace scénique
- Dominique Lerminier
Lumière
- Sylvie Vautrin et Jean-Noël Cordier
Distribution
- Marie-Françoise Audollent
- Florence Huige
- Nani Noël
- Hélène Philippe
- Sarah Bensoussan
- Jean Alibert
- Mathieu Desfemmes
- Alexis Perret
- Pierre Puy
- Michel Toty
Affiche
- Ernest Pignon-Ernest
Lieux
- Théâtre du Campagnol, CDN (91 et 92)
- Théâtre des sources, Fontenay-aux-Roses (92)
- Théâtre National de Nice (06)
« Je me sers des mots, c’est entendu, je n’y peux rien. Les mots sont. D’autres s’en sont servis mieux, plus mal, et pourtant il faut continuer. La sainte écriture n’est pas finie. »
Jacques Audiberti
Né à Antibes en 1899 Jacques Audiberti a successivement travaillé comme greffier au tribunal puis à Paris comme reporter au Journal et au Petit Parisien. C’est en 1937, avec la parution de son recueil de poèmes Race des hommes à la NRF qu’il entre pleinement en littérature.
Dès lors se succèderont recueils de poèmes, romans et pièces de théâtre après le succès de Quoat-Quoat créé par Catherine Toth et André Reybaz à la Gaité Montparnasse en 1946.
Les pièces de Jacques Audiberti ont été montées principalement par Georges Vitaly et Marcel Maréchal, mais aussi par André Barsacq, Françoise Spira et François Maistre. Sur la demande de François Truffaut il écrira des « billets » pour les Cahiers du Cinéma. Il se lie d’amitié avec Claude Nougaro dont il présentera le premier disque.
En 1964, il reçoit le Grand Prix National des Lettres pour l’ensemble de son oeuvre. Jacques Audiberti est mort à Paris en 1965.
Audiberti, huile sur toile par Léonor Fini
« Nous entraînerons le public vers cette parole sans égale si loin de notre langue parlée telle que la véhiculent les voix de références d’aujourd’hui : télé, radio, journaux, pub… Une vraie langue héritée de Villon, de Rabelais, de Hugo, de Zola, de Mallarmé, et qui est toujours de l’Audiberti. Quelle joie pour nous d’affronter cette musique et de nous y astreindre.
Avec lui, nous dirons la mer, le ciel, les hirondelles, l’odeur de café brûlé des petites rues du vieil Antibes. Nous enfourcherons la bicyclette, la petite reine, pour faire le tour de cette ville où enfant Audiberti se reconnut poète. Nous prendrons le train qui traverse l’Esterel, longe la mer puis découvre l’exotisme de la France septentrionale, avec ses vaches et ses prés, pour débarquer, gare de Lyon dans cette autre ville, Paris. Puis nous voyagerons encore dans la banlieue où il tourne, envoyé du Petit Parisien : Bagneux, Villejuif, Clamart, Bourg-la-Reine, le Kremlin-Bicêtre… autant d’étapes pour le jeune journaliste de 25 ans qui découvre avec horreur et fascination, la misère, la violence, le mal qui vont alimenter ses articles et sa poétique.
Si j’ai choisi Audiberti parmi les grands auteurs de ce siècle que nous quittons, c’est que je l’ai croisé, lui au bout de sa course, moi à vingt ans dans ce Paris Rive-Gauche que je n’ai jamais quitté que pour travailler en banlieue, c’est que le voyage Nice-Paris Paris-Nice a scandé tout mon parcours, c’est que nous sommes de la même origine, de la même race, que ses mots je les reconnais, que la langue provençale comme lui je la lis, je la comprends, même si je ne la parle pas couramment, c’est qu’en ses traits je reconnais ceux de mon père et que je me reconnais aussi dans l’enfant timide qu’il fut.
Avec toute la distance respectueuse que comédiens nous devons à l’auteur, nous montrerons, nous signifierons que sa démarche de poète est partout là où il crée quelle que soit la forme qu’il aborde. »
Jean-Claude Penchenat, janvier 2001
« Les clochards de « La Maub » sont célèbres, et célèbres leurs cafés. Affalés sur les tables au sein d’une puissante odeur de crasse, de renvois et de charpie, ils dorment et du même coup ils dînent tant l’air qu’ils respirent est épais et en quelque sorte nourrissant. »
J.A.
« Tant de marchands gros de ramages
conduisent à ce paradis
que tu sens comme du fromage
qui te germe entre les radis »
J.A.