Balzac – Portraits
Les comédiens de la compagnie Abraxas tirent les portraits de quelques-uns des inoubliables personnages de l’auteur de La Comédie humaine.
Mise en espace
- Jean-Claude Penchenat
Distribution
- Inès de Beaupuis
- Chloé Donn
- Florence Huige
- Françoise Miquelis
- Geneviève Rey-Penchenat
- Bénédicte Wenders
- Marc Berman
- Samuel Bonnafil
- Jean-Claude Penchenat
- Alexis Perret
- Laurent Ponty
- Damien Roussineau
Lieux
- Forum 104, Paris 6ème
Honoré de Balzac, né Honoré Balzac le à Tours et mort le 18 août 1850 à Paris, est un écrivain français. Romancier, dramaturge, critique littéraire, critique d’art, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l’une des plus imposantes œuvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre La Comédie humaine.
À cela s’ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq œuvres ébauchées.
Comme il l’explique dans son avant-propos à La Comédie humaine, il a pour projet d’identifier les « espèces sociales » de son époque, tout comme Buffon avait identifié les espèces zoologiques.
Ayant découvert par ses lectures de Walter Scott que le roman pouvait aspirer à une « valeur philosophique », il veut explorer les différentes classes sociales et les individus qui les composent afin d’« écrire l’histoire oubliée par tant d’historiens, celle des mœurs » et de « faire concurrence à l’état civil ».
« Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en connaîtrez jamais la profondeur. Parcourez-le, décrivez-le : quelque soin que vous mettiez à le parcourir, à le décrire ; quelques nombreux et intéressés que soient les explorateurs de cette mer, il s’y rencontrera toujours un lieu vierge, un antre inconnu, des fleurs, des perles, des monstres, quelque chose d’inouï, oublié par les plongeurs littéraires. La Maison Vauquer est une de ces monstruosités curieuses. »
Le Père Goriot
« Une fille charbonnée comme je le suis ne peut aimer qu’un blondin, couleur de la lune. »
La Cousine Bette
« Un homme en spencer, en 1844, c’est, voyez-vous, comme si Napoléon eût daigné ressus-citer pour deux heures. »
Le Cousin Pons
« Loin du centre où brillent les grands esprits, où l’air est chargé de pensées, où tout se renouvelle, l’instruction vieillit, le goût se dénature comme une eau stagnante. »
– Jeudi dernier, ici, sur la terrasse des Feuillants, je me promenais sans penser à rien du tout. Mais en arrivant à la grille de la rue Castiglione par laquelle je comptais m’en aller, je me trouve nez à nez avec une femme, ou plutôt avec une jeune personne qui, si elle ne m’a pas sauté au cou, fut arrêtée, je crois, moins par le respect humain que par un de ces étonnements profonds qui coupent bras et jambes, descendent le long de l’épine dorsale et s’arrêtent dans la plante des pieds pour vous attacher au sol. J’ai souvent produit des effets de ce genre, espèce de magnétisme animal qui devient très puissant lorsque les rapports sont respectivement crochus. Mais, mon cher, ce n’était ni une stupéfaction, ni une fille vulgaire. Moralement parlant, sa figure semblait dire :
– Quoi, te voilà, mon idéal, l’être de mes pensées, de mes rêves du soir et du matin. Comment es-tu là ? Pourquoi ce matin ? Pourquoi pas hier ? Prends-moi, je suis à toi, et cætera !
– Bon, me dis-je en moi-même, encore une ! Je l’examine donc. Ah ! mon cher, physiquement parlant, l’inconnue est la personne la plus adorablement femme que j’aie jamais rencontrée. Elle appartient à cette variété féminine que les Romains nommaient fulva, flava, la femme de feu. Et d’abord, ce qui m’a le plus frappé, ce dont je suis encore épris, ce sont deux yeux jaunes comme ceux des tigres : un jaune d’or qui brille, de l’or vivant, de l’or qui pense, de l’or qui aime et veut absolument venir dans votre gousset.
– Nous ne connaissons que ça, mon cher ! s’écria Paul. Elle vient quelquefois ici, c’est la Fille aux yeux d’or.
La Fille aux yeux d’or